Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Un enfant le visage ensanglanté dans les bras de son père, des corps carbonisés ou démembrés les uns sur les autres à l'arrière d'ambulances ou de pick-up. Ces images d'horreur défilent en boucle sur les écrans de télévision et sur les réseaux sociaux.
Frappée pour la deuxième fois en l'espace d'une semaine, Kaboul s'est réveillée dans un climat particulièrement tendu. Le kamikaze qui a fait exploser sa charge dans une ambulance bourrée d'explosifs a visé un carrefour très fréquenté de la capitale afghane.
On y trouve des boutiques de photo, de tapis, de bijoux typiques d'Afghanistan. A quelques mètres du barrage de police où le kamikaze s'est fait exploser étaient installés des écrivains publics, assis sur des chaises en plastique, qui remplissaient des documents administratifs pour les personnes illettrées contre quelques afghanis, la monnaie locale.
Le long du trottoir se succédaient les vendeurs de kebabs au plus fort de leur activité à 12 h, lorsque l'explosion a retenti. En face, les bureaux du contre-terrorisme du ministère de l'Intérieur. A côté, un hôpital et sa maternité. Plus loin, les ambassades d'Inde, de Suède, les bureaux de l'Union européenne, le lycée pour filles Malalai...
C'est tout un quartier qui a été secoué, meurtri. Panique une nouvelle fois dans la capitale afghane, après l'attaque de l'hôtel Intercontinental, qui avait fait au moins une vingtaine de morts dont 15 étrangers. Attaque que les talibans avaient également revendiquée.
→ À relire : Attaque à l'ambulance piégée revendiquée par les talibans à Kaboul