Les Japonais seront évacués en Corée du Sud en cas de crise

Le Japon se prépare au pire dans la péninsule coréenne. Et planifie l’évacuation de ses 60 000 ressortissants vivant en Corée du Sud. En cas d’attaque nord-coréenne ou d’intervention américaine, le gouvernement japonais a déjà un plan prévoyant quatre niveaux d’alerte.

De notre correspondant à Tokyo,

Si de premiers accrochages sont constatés, les Japonais seraient d’abord incités à ne pas se rendre en Corée du Sud pour des voyages non essentiels. Puis le gouvernement pourrait interdire tous les départs vers ce pays. Si la situation s’aggrave, les Japonais basés en Corée du Sud seraient invités à s’évacuer d’eux-mêmes. En cas de tirs d’artillerie nord-coréens sur Séoul, les expatriés japonais  doivent trouver refuge dans des abris souterrains construits par les autorités sud-coréennes.

Selon le journal Nikkei, Tokyo a déjà négocié avec Séoul l’accès à ces abris établis, entre autres dans des stations de métro de Séoul. Cela signifie que pour les en sortir, le Japon devrait envoyer des soldats en Corée du Sud. L’an dernier, l’ancienne ministre de la Défense, Tomomi Inada, avait déjà déclaré que Tokyo se préparait à mobiliser des forces militaires si les ressortissants japonais et d’autres ne parvenaient pas à partir par leurs propres moyens.

Un plan d’évacuation délicat

La loi japonaise prévoit une intervention militaire pour protéger les Japonais à condition d’obtenir l’accord du pays concerné. A la veille des Jeux olympiques d’hiver en Corée du Sud, les autorités sud-coréennes font tout pour donner l’impression que les deux Corées peuvent, entre elles, résoudre par la diplomatie la crise en cours. Le gouvernement sud-coréen est d’autant plus énervé par ce plan d’évacuation japonais qu’il assure que le pays du matin calme n’est pas devenu plus dangereux depuis les tirs de missiles balistiques et les essais atomiques nord-coréens.

Le gouvernement japonais n’est pas de cet avis et, dans le pire des cas, prévoit d’évacuer ses 60 000 ressortissants par la mer. Les évacuations seraient effectuées par des bateaux de guerre japonais et américains. Ceux-ci feraient la navette entre le port sud-coréen de Busan et l’île japonaise de Tsushima située a une cinquantaine de kilomètres du port de Busan. L’inquiétude au Japon est exacerbée par la couverture massive et alarmiste des médias sur tout ce qui touche au péril nord-coréen. Et le premier ministre Shinzo Abe cherche à en tirer profit pour reformer la Constitution pacifiste .

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