Les deux femmes ont été abattues par deux hommes armés qui se déplaçaient en moto. Sakina Bibi et sa fille ont été tuées alors qu'elles administraient des gouttes antipolio à des enfants dans la banlieue de Quetta. Ironie du sort, les vaccinatrices ne bénéficiaient pas de protection policière comme c'était le cas auparavant, afin de ne pas attirer l'attention d'éventuels éléments radicaux.
Le programme de vaccination antipolio est rejeté depuis des années par de nombreux groupes islamistes, notamment les talibans qui voient dans cette campagne un complot occidental visant à limiter la population musulmane en transmettant via le vaccin des maladies ou des substances qui rendraient infertile.
Les talibans soupçonnent aussi les services d'espionnage occidentaux d'utiliser cette campagne comme couverture. La rumeur remonte à 2011 lorsque sous le couvert d'une fausse campagne de vaccination, la CIA avait réussi à identifier Oussama ben Laden, l'ancien chef d'Al Qaïda, dans le nord du Pakistan.
Alors que la maladie est en passe d'être éradiquée dans le monde cette année, l'Afghanistan et le Pakistan sont les deux seuls pays où le virus est toujours présent. 16 nouveaux cas ont été enregistrés l'an dernier.