Avec notre envoyé spécial à Rangoon, Aymeric Pourbaix
Les pronostics d’avant-voyage, parfois sombres, sont très souvent déjoués. Et ce pourrait être encore le cas ici, à Rangoon, si on en croit la chaleur et la simplicité de l’accueil du pape François. L’image à retenir, c’est la centaine d’enfants qui ont accueilli le successeur de Pierre à l’aéroport. Des enfants tout sourire, agitant des drapeaux du Vatican, et encadrés par de jeunes religieuses.
C’est l’image d’une Eglise très jeune, en plein essor, ce que l'on constate en découvrant les nombreuses conversions au christianisme dans ce pays. Voilà une image d’autant plus importante que dans ce genre de voyage, les premières impressions sont souvent annonciatrices de la tonalité générale.
Au plan politique certes, ce ne sera pas si simple. Sur la question des Rohingyas, qui ont fui le pays par centaines de milliers, le souverain pontife devra trouver une ligne de crête entre, d’un côté, son engagement moral auprès de cette minorité - et de toutes les minorités. Et puis de l’autre côté, il y a le souci de la diplomatie du Saint-siège de respecter les équilibres du pays. C’est pour cela que le pape rencontre aujourd’hui le chef des armées birmanes, le général Min Aung Hlaing, pourtant tenu pour responsable de l’exil des Rohingyas.