Avec notre correspondant à Jakarta, Joël Bronner
Le président du Parlement indonésien, Setya Novanto, vêtu à la télévision de la tenue orange des détenus : c'est la conclusion temporaire d'une incroyable saga politico-médiatique en Indonésie.
D'abord, l'affaire dans laquelle il est impliqué est en elle-même hors-norme. Il s'agit de l'un des plus gros scandales de pots-de-vin jamais mis à jour en Indonésie. Un pays où la corruption, largement répandue jusqu'au plus haut niveau de l'administration, est par ailleurs un secret de polichinelle.
Lors du remplacement de vieilles cartes d'identité cartonnées par de nouvelles cartes électroniques, des dizaines et des dizaines de millions d'euros avaient ainsi été détournés des comptes publics, censés financer cette opération de renouvellement.
Le jeu du chat de la souris
Ensuite, ces dernières semaines, la pression se resserrait autour du président du Parlement, qui ne cessait de jouer au chat et à la souris avec l'agence anti-corruption. L'agence multipliait les convocations à son encontre tandis qu'il trouvait toujours une bonne (ou une mauvaise) excuse pour ne pas s'y rendre.
Après un nouveau passage par l'hôpital ce week-end, dans ce qui ressemblait à une énième tentative d'échapper à la justice, le président du Parlement indonésien, l'un des hommes politiques les plus puissants du pays, semble finalement sur le point de rendre des comptes.
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