C'est la magie de la Realpolitik. En tant que candidat à la présidence, Donald Trump avait galvanisé les foules en tirant à boulets rouges sur la Chine. « Elle manipule sa monnaie et détruit des emplois américains », avait-il répété tout au long de la campagne présidentielle.
Désormais, ces critiques ont cédé la place à un discours plus aimable, notamment depuis la première rencontre entre Trump et Xi en avril dernier, dans la luxueuse résidence du milliardaire américain en Floride.
Le président américain a compris qu'il avait besoin de la Chine pour faire pression sur la Corée du Nord. Pékin a certes voté les dernières sanctions onusiennes contre Pyongyang, mais selon Washington, le gouvernement chinois pourrait faire beaucoup plus pour contrer les ambitions nucléaires de la Corée du Nord.
La question commerciale sera aussi largement abordée. Les Etats-Unis souffrent d'un énorme déficit commercial - 350 milliards de dollars - à l'égard de la Chine. Mais il n'est pas question d'en faire un sujet qui fâche - au moins officiellement. De toute façon, il est peu probable que le président chinois accepte un compromis. Cela ne l'a pas empêché d'accueillir son homologue américain en grande pompe, sachant parfaitement exploiter une corde sensible de Donald Trump: la flatterie.