Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Elles n'ont pas plus de 7 ans, parfois moins, et slaloment entre les voitures dans les rues de Kaboul pour vendre des chewing-gums, des stylos ou des mouchoirs en papier. Triste illustration du travail des enfants, véritable fléau qui participe à la désertion des bancs de l'école par les filles.
Les garçons ne sont pas épargnés, mais les filles sont plus nombreuses à en subir les conséquences. Sur les 3,5 millions d’enfants qui ne sont pas scolarisés en Afghanistan, 85 % sont des filles, révèle le rapport de HRW.
Diverses causes pour une même conséquence
Les raisons de ces déscolarisations sont multiples : la pauvreté qui pousse les familles à envoyer leurs filles travailler, mais aussi l'insécurité due au conflit et certaines traditions persistantes. Ainsi, dans la république islamique d'Afghanistan, les classes ne sont pas mixtes. Surtout, certaines familles refusent que leurs filles suivent des cours dispensés par des hommes. Or, moins de 20 % des professeurs qui enseignent sont des femmes.
Par ailleurs, nombreuses sont les élèves qui quittent l'école une fois fiancées. Ce qui arrive souvent alors qu’elles sont très jeunes. Un tiers des Afghanes sont mariées avant leur 18 ans.
La vétusté ou l'absence de structure est également un frein à l'éducation des jeunes filles. 41 % des écoles du pays sont dépourvues de bâtiments, indique le rapport, qui souligne que, de façon générale, il y a moins d'écoles pour les filles que pour les garçons.