Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Des insultes, des fausses informations à propos des violences dans l’Etat de l’Arakan, des Rohingyas et des bouddhistes, cet utilisateur de Facebook en voit tous les jours sur le réseau social. Il l’admet, lui aussi diffuse des messages intolérants. « J’ai écrit par exemple que Bouddha était meilleur que le Dieu des musulmans, Allah, reconnait cet internaute. J’ai écrit cela dans un élan nationaliste et religieux. Quand des gens attaquent les bouddhistes sur Internet, mon identité religieuse ressort et je me sens très en colère. »
Les rumeurs se répandent très vite. Htike Htike Aung dirige une association qui promeut le respect sur Facebook en Birmanie. « Les gens reçoivent des messages sur Facebook Messenger. Des messages qui disent : ‘’les Birmans, soyez unis et sur vos gardes parce que les musulmans essaient de faire quelque chose’’. Mais de l’autre côté, les communautés musulmanes reçoivent aussi des messages similaires. Ces messages, dont on ne peut pas vérifier la provenance nourrissent vraiment la peur dans le pays ».
Certains jours à Rangoon, il y a dans les rues moins de circulation et moins de passants qu’à l’accoutumée. Justement à cause de ces rumeurs.