De notre correspondante en Afghanistan, Sonia Ghezali
Agé d'une soixantaine d'années, portant une tunique traditionnelle blanche sur un pantalon large, Haji est à la tête de ce qu'il nomme « le mouvement de résistance de la province du Nangahar ». Une alliance de chefs de tribus qui se sont unis pour se battre contre l'organisation Etat islamique qui s'est installée sur leur terre, il y a plus de deux ans. « Ce sont les habitants des villages qui prennent les armes pour se protéger. Nous sommes courageux, nous défendons nos femmes, nos terres, nos richesses. Ici, on a voté pour le président Ashraf Ghani. Le peuple et le gouvernement sont unis pour notre défense. »
Sur le mur de son bureau, qui se trouve à quelques mètres du palais du gouverneur, le vieil homme a accroché une photo. « Le cheval blanc que vous voyez sur la photo est celui de Hafiz Sayed, l'ancien commandant de Daech que j'ai combattu. J'ai pris son cheval et je l'ai apporté au président Ashraf Ghani. »
Dans les zones montagneuses, escarpées et reculées du pays, l'alliance avec la population locale semble être indispensable pour combattre les insurgés. Mais une fois les armes distribuées, aucun contrôle n'est mis en place par les autorités.