« Peut-être » Aung San Suu Kyi a-t-elle « des dossiers plus pressants à traiter » : c’est de cette manière qu'un des porte-parole du gouvernement birman a expliqué l’absence aux Nations unies de la Prix Nobel de la paix. Précisant qu’elle « n’a jamais peur de faire face aux critiques ou aux problèmes ». De fait, c'est dans dans son pays que la prix Nobel de la paix va finalement s'exprimer, le 19 septembre, à la télévision. Dans son discours, elle « va parler de réconciliation nationale et de paix ».
Pourtant depuis le début de la crise Aung San Suu Kyi reste très silencieuse sur la situation des Rohingyas, se contentant de dénoncer une « désinformation » et de soutenir l’armée birmane qui mène cette campagne de répression dans l’Etat de l’Arakan - meurtres, viols, tortures selon les témoignages des Rohingyas réfugiés au Bangladesh.
« Exemple classique de nettoyage ethnique »
Il semble que l'on ait à faire à « un exemple classique de nettoyage ethnique », a affirmé en début de semaine le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.
Plusieurs autres Prix Nobel de la paix – Malala Yousafzai, Desmond Tutu, le dalaï lama -, ont appelé Aung San Su Kyi à intervenir. L’an dernier, pour sa première intervention à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, la « Dame de Rangoon » avait promis de « s'opposer fermement aux préjugés et à l'intolérance ».
Prudences occidentales
Mais après des décennies de dictature, l’armée reste très puissante en Birmanie. Les chancelleries occidentales restent d’ailleurs très prudentes sur le sujet, craignant de déstabiliser par d’éventuelles critiques Aung San suu Kyi et donc la transition démocratique birmane.