Crise des missiles: Guam sur le qui-vive, sans céder à la panique

Donald Trump pourrait donner ce lundi 14 août 2017 une grande conférence de presse, où il serait notamment question de la montée des tensions entre Washington et Pyongyang. Kim Jong-un a menacé ouvertement de tirer plusieurs missiles vers l'île américaine de Guam, au beau milieu du Pacifique. Sur place, les habitants se préparent au pire, sans vraiment y croire, et surtout sans paniquer.

Les habitants de l’île touristique de Guam sont habitués aux catastrophes naturelles comme les typhons, les tremblements de terre et les alertes au tsunami. Alors, la menace d’une attaque nord-coréenne n'est pour beaucoup d'entre eux qu'un danger parmi d'autres.

Les locaux continuent de profiter de leurs plages paradisiaques, sortent dans les rues et travaillent comme si de rien n’était. Les plus prudents achètent tout de même quelques vivres, des bouteilles d’eau, bref de quoi tenir le temps d’une attaque. Mais la vie continue.

Sur son stand de location de matériel de plongée, Gayle, 27 ans, a le sourire. Il est persuadé que la menace est un bon coup de pub pour son île : « J'ai de la famille et des amis aux Etats-Unis, ils me demandent tout le temps : "Guam, c'est où ?" Maintenant, grâce à Kim Jong-un, on devient célèbres ! », raconte-t-il à notre envoyée spéciale Angélique Forget.

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A croire la propagande de Pyongyang, les tirs promis, qui sont censés s'abîmer dans les eaux internationales au large de Guam pour impressionner Washington, pourraient avoir lieu tout prochainement. Il est question de quatre tirs de missiles balistiques Hwasong-12.

Assis sur sa serviette, Tony San Nicolas observe les eaux du Pacifique. Cet habitant de l'île croit en la possibilité d'une telle attaque. « La Corée du Nord est prête, dit-il. Elle est prête à lancer des missiles n'importe où. J'espère que ça n'arrivera pas. »

Hors de question de céder à la panique pour autant. « Mes petites habitudes n'ont pas changé. Je suis sorti de chez moi pour profiter de l'extérieur. C'est une journée magnifique, il y a du soleil, l'océan me donne envie de m'y plonger bientôt », confie Tony.

Pourtant, tous ici le savent : si la Corée du Nord lance un missile Hwasong-12, il ne lui faudra que 14 minutes pour atteindre Guam. Quelque 3 350 kilomètres en un peu plus de 1 000 secondes. En cas d'erreur de calcul, ou si les choses s'enveniment, l'île peut être touchée.

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Beaucoup font confiance à l’armée. L’île abrite deux bases militaires américaines - une base navale et une base aérienne -, 6 000 soldats et un bouclier antimissiles THAAD. C’est d’ailleurs entre autres pour ces activités militaires que l’île est ciblée par le numéro un nord-coréen.

Mais la Maison Blanche l’a promis : les forces américaines sont prêtes à protéger Guam. Le gouvernement local assure que le bouclier antimissile déployé sur l’île permettra de résister à l’assaut. Les autorités ont aussi publié une liste de consignes à suivre en cas d’attaque nucléaire.

Il est par exemple conseillé de ne pas regarder l’explosion, au risque de se brûler les yeux, ou encore de se mettre à l’abri dans une pièce sans fenêtre. Des conseils largement relayés par la presse locale, sans pour autant que la panique ne l'emporte pour l’instant.

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