Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Exécutés par balle, décapités, forcés à se jeter dans le vide du haut des falaises... Les villageois de Mirza Olong ont vécu un calvaire samedi 5 août soir. Les victimes sont des policiers locaux, des civils, dont des femmes et des enfants.
Le village situé dans la province de Sar-e-Pul et habité par une communauté chiite a été attaqué par des hommes armés sous le commandement d'un chef taliban local qui a prêté allégeance à l'organisation Etat islamique.
Selon le gouverneur provincial, il s'agit même d'une opération menée conjointement par les insurgés talibans et le groupe EI. Le porte-parole des talibans réfute lui toute alliance.
Collaboration avec le groupe EI ?
Ce qui s'est passé à Mirza Olong a pourtant des précédents, selon des sources sécuritaires. Si les deux groupes se battent l'un contre l'autre dans l'est du pays, où l'EI s'est implanté en janvier 2015, ils collaborent ponctuellement dans le nord, notamment à Kunduz ou dans le sud, à Zabul.
Une collaboration d'autant plus facile que la plupart des combattants de l'organisation Etat islamique sont d'anciens talibans afghans ou pakistanais ou des insurgés étrangers appartenant par exemple au Mouvement islamique d'Ouzbékistan.
De façon générale, la sous-traitance des attaques anti-gouvernementales par des groupes armés pour d'autres est une pratique courante, avait indiqué il y a quelques mois le porte-parole du ministère de la Défense.