Vietnam: des dissidents jouent au football pour échapper à la répression

Au Vietnam, certains opposants choisissent de se retrouver sur les terrains de football pour échapper à la répression du régime communiste. C'est le cas d'une association opposée à la présence chinoise en mer de Chine méridionale. Tous les dimanches, ils jouent au football. Ils jouent surtout au chat et à la souris avec les autorités.

Ils portent des slogans anti-chinois sur leurs maillots et des tatouages pour défendre les droits de l'homme. Anh Chi et les joueurs du club du No-U FC se retrouvent sur les terrains de football à Hanoï pour condamner la mainmise de Pékin sur la mer de Chine méridionale.

« Nous avons créé le mouvement suite aux grandes manifestations anti-chinoises de 2011, raconte le dissident. Car après avoir été forcé d'arrêter les manifestations, il nous a fallu trouver un moyen de protester légalement. C'est pourquoi certains d'entre nous ont décidé de fonder une équipe de football, car c'est très populaire au Vietnam. »

Si leur rassemblement est bel et bien légal, les forces de sécurité vietnamiennes tentent de perturber les matchs par différents moyens. Chaque semaine, les joueurs choisissent donc clandestinement un nouveau lieu pour échapper aux autorités.

« Les forces de sécurité font par exemple pression sur les propriétaires des terrains de football, explique Anh Chi. Ils leur disent, "Si vous laissez jouer cette équipe, vous allez être punis !". C'est pourquoi on joue au chat et de la souris avec la police. »

Anh Chi et ses coéquipiers se font systématiquement expulser du terrain, voire même brutaliser par les policiers. Mais ils persévèrent. Car chausser les crampons reste pour eux leur seul moyen d'expression.

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