Vendredi, la police a fait irruption au domicile de Pham Minh Hoang et l'a emmené en détention, en précisant qu'il serait expulsé, a indiqué son épouse. Elle-même a annoncé rester au Vietnam pour s'occuper de sa mère et de son beau-frère handicapé.
Ce mathématicien de 62 ans avait déjà été condamné en 2011 à trois ans de prison, libéré, mais assigné à résidence pendant trois années. Les autorités lui reprochaient d'avoir publié 33 articles sous son nom de plume de Phan Kien Quoc, qui donnaient, selon elles, une image fausse de l'Etat.
Né en 1955, Pham Minh Hoang avait émigré en France en 1973. Il avait rejoint le mouvement Viêt Tân, le parti pour le renouveau du Vietnam, interdit par le pouvoir. Vingt-sept ans après, il était retourné vivre au Vietnam où il enseignait les mathématiques à l'université polytechnique de Hô-Chi-Minh-Ville.
Selon le pouvoir, ses publications sur son blog portaient atteinte à la sécurité de l'Etat. Fin mai, il a reçu une lettre portant le cachet du président Tran Dai Quang lui confirmant le « retrait de sa citoyenneté vietnamienne ». Une décision injustifiée, selon l'organisation Human Rights Watch. L'ambassade de France à Hanoï a refusé tout commentaire. Pham Minh Hoang, le premier dissident à se voir retirer la nationalité vietnamienne, sera expulsé vers la France.