Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Il n’est identifié que par son prénom, Wichai, pour éviter que sa famille soit l’objet de harcèlement de la part de Thaïlandais ultra-royalistes. Wichai avait posté dix photos ou vidéos sur le compte Facebook d’un ancien ami avec lequel il s’était fâché. Il espérait ainsi lui créer des problèmes avec la justice. Mais cela s’est finalement retourné contre lui.
Wichai a été condamné initialement à une peine de 70 ans de prison, réduite finalement à 35 ans, parce qu’il a avoué le crime. Cette peine n’en est pas moins la plus sévère jamais infligée dans l’histoire de la Thaïlande. La loi pénale punit les insultes ou critiques envers la famille royale à une peine entre trois et quinze ans de prison, mais ces peines sont cumulatives, pour chaque critique ou chaque insulte, d’où l’énormité des sentences finales.
Depuis que les militaires ont pris le pouvoir en mai 2014, le nombre de condamnations pour lèse-majesté a fortement augmenté. Une centaine de personnes ont été inculpées, et la grande majorité de celles qui ont été jugées a été condamnée à de longues peines de prison. Une tendance qui s’est poursuivie après la montée sur le trône du nouveau roi Vajiralongkorn en décembre dernier.