Selon la dirigeante birmane, il n'y a pas de nettoyage ethnique. L'expression est trop forte pour décrire le sort de la communauté rohingya. Et l'envoi d'une commission d'enquête de l’ONU n'est pas approprié.
Des réponses très décevantes, estime le directeur de l’ONG Burma Campaign UK, Mark Farmaner. « De nombreuses organisations tout à fait sérieuses, dont les Nations unies, ont dit que les violations des droits de l’homme à l’encontre des Rohingyas pouvaient être qualifiées de crimes contre l’humanité. Donc elle n’est pas crédible quand elle continue à nier. »
« Ce n’est pas ce qu’attendent d’elle ceux qui l’ont soutenue pendant tant d’années, poursuit le directeur de Burma Campaign UK. Ils attendent des réponses honnêtes, une condamnation formelle des violations des droits de l’homme et un engagement à y remédier. »
Aung San Suu Kyi a lutté contre une dictature qui refusait de coopérer avec l'ONU. Elle fait aujourd'hui la même chose. Pour Mark Farmaner cette attitude pourrait s'expliquer par des priorités politiques plus larges. « Elle ne contrôle pas l'armée. Ce sont les soldats du général Min Aung Hlaing qui violent, qui tuent, et lui-même n’a pas reçu l’attention qu’il devrait en tant que premier responsable de ces exactions. »
Les militaires dirigent plusieurs ministères-clé du gouvernement et contrôlent un quart du Parlement. Ils continuent de fait à exercer un pouvoir considérable dans le pays.