Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
L’image figure en bonne place dans la presse officielle : mitraillé par des photographes, un ouvrier en treillis bleu appuie sur le bouton rouge et met à l'arrêt la dernière centrale au charbon de Pékin. Cette fermeture de la quatrième grande centrale thermique doit contribuer à réussir le pari du nouveau maire Cai Qi, qui est de réduire de 30% la consommation du charbon cette année.
Vivre les fenêtres fermées
L’annonce intervient alors qu’une nouvelle vague de pollution s’abat sur la ville. Le taux de particules fines dans l’air est dix fois supérieur au seuil recommandé par l’OMS et oblige les 22 millions d’habitants de Pékin à garder leurs fenêtres fermées.
Les centrales poussent comme des champignons
Sous la pression d’une population excédée, la capitale mise alors sur la fin du « tout charbon ». Mais d’autres régions voient de nouvelles centrales pousser comme des champignons, au rythme de deux chantiers par semaine. Des centrales voulues par les gouvernements locaux pour préserver l’emploi, mais dont la Chine n’a nullement besoin. Aujourd’hui, la Chine produit déjà plus d’électricité qu’elle en consomme. D’ici 2020, estime l’ONG Greenpeace, le pays produira 200 gigawatts d’électricité en trop, c’est plus que la totalité produite dans les centrales thermiques de l’ensemble de l’Union européenne.