Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Sa robe safran et son crâne rasé servent d'étendard à ce politicien de 44 ans : Yogi Adityanath est avant tout un dirigeant religieux, le chef de l'une des franges les plus extrémistes du BJP qui n'a jamais caché son but de faire de l'Inde une République hindoue.
Député national depuis 19 ans, il s'est rendu célèbre par des actions explosives et controversées : il aurait par exemple mené la conversion de milliers de chrétiens à l'hindouisme et été à la tête d'affrontements contre des musulmans. Il est aujourd'hui poursuivi par la justice pour tentative de meurtre et intimidation criminelle.
Sa nomination à la tête de l'Uttar Pradesh, un Etat qui compte 20% de musulmans, démontre l'énorme influence de l'organisation hindouiste du RSS au sein du parti du BJP. Cela vient court-circuiter l'image apaisée et favorable aux pauvres que le Premier ministre Narendra Modi a essayé de projeter ces derniers mois.
L'une des priorités de Yogi Adityanath est de construire un temple du dieu Ram à Ayodhya, sur le site d'une ancienne mosquée : l'un des sujets les plus explosifs en Inde et qui pourrait rapidement enflammer le chaudron communautaire de l'Uttar Pradesh.