Singapour: la Human Library, lire en une personne comme dans un livre ouvert

Emprunter un humain et son histoire à la place d’un livre, c’est le concept de la Human Library. L’évènement se déroule tout au long de l’année, un peu partout dans le monde. Dimanche 5 mars 2017, cette bibliothèque d’un genre nouveau revient à Singapour.

De notre correspondante à Singapour,

La Human Library, la « bibliothèque humaine » en français, a pour objectif de briser clichés et stéréotypes en tous genres en libérant la parole. L’idée est la suivante : mettre en contact des personnes qui dans leur vie de tous les jours ne se seraient sans doute jamais rencontrées.

Il y a, d’un côté, ce que la Human Library appelle des « human books », des « livres humains » et de l’autre des « human readers », des lecteurs, humains eux aussi. Le lecteur peut donc emprunter une personne et son histoire, un réfugié par exemple, une lesbienne, ou même un autiste et, le temps d’une rencontre, il pourra l’écouter, lui poser des questions sans tabou : en somme, lire en elle comme dans un livre ouvert.

Pressions en Russie au sujet de l’homosexualité

Mais il y a des situations délicates tout de même. Chaque pays à ses sujets sensibles, et il y a des pays plus tolérants que d’autres. Par exemple, en septembre dernier, la bibliothèque humaine a subi des pressions de la part des autorités de Saint-Pétersbourg en Russie à cause d’un human book qui souhaitait raconter son homosexualité.

Autre exemple, à Singapour, la peine de mort est toujours en vigueur, et dimanche 5 mars, parmi les human books, se trouve une avocate opposée à la peine de mort.

Pour « lire » un human book, il faut, au préalable, s’inscrire sur le site de la Human Library. Sur ce site, se trouve un agenda qui répertorie les différents lieux à travers le monde qui accueillent la bibliothèque humaine. Plus de 70 pays ont déjà organisé l’évènement sur leur sol.

Répondre même aux questions les plus personnelles

Il faut sélectionner un lieu et choisir dans la liste des human books celui qu’on souhaite emprunter. Il y a l’embarras du choix : en novembre dernier, à Singapour, 80 human books ont participé à l’évènement.

Pendant la session, qui dure environ 30 minutes, le human book raconte son histoire, son parcours, à un petit groupe de personnes (pas plus de dix). Et il répond à toutes les questions, même les plus personnelles.

Pour devenir human book, il suffit de s’inscrire sur le site internet et l’équipe de la Human Library revient vers les candidats.

Un concept danois

Le concept est assez exceptionnel. Il vient du Danemark et il est né au printemps 2000, à l’occasion du festival de rock Roskilde à Copenhague. Le directeur du festival M. Leif Skov a, à l’époque, demandé à l’association Stop The Violence de développer des activités pendant le festival pour lutter contre la violence et favoriser le dialogue. Et c’est comme ça qu’est née la Human Library !

« Ne jugez pas un livre à sa couverture », n’hésitez pas à aller vers lui, voilà la mission de la Human Library qui sera, notamment, à Singapour ce dimanche 5 mars. Si la France a, elle aussi, reçu par le passé la Human Library, aucun évènement n’est, pour le moment, programmé cette année.

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