Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Des personnes ligotées dans leurs maisons incendiées, des enfants brûlés vifs, des familles décimées, des adultes égorgés, des viols collectifs. Yanghee Lee n’a entendu que des témoignages « atroces ».
Près de 70 000 Rohingyas musulmans ont fui l’ouest de la Birmanie ces cinq derniers mois. Depuis octobre, l’armée birmane mène des « opérations de sécurité » dans cette région reculée, à la recherche de suspects qui auraient attaqué des postes frontières mais c’est toute la population rohingya qui « est punie de manière collective », critique encore la diplomate onusienne.
Les Nations-Unies ont évoqué à maintes reprises les violations des droits de l’homme dans cette région, mais le gouvernement de la conseillère d’Etat Aung San Suu Kyi réfute systématiquement ces rapports.
Sur le terrain, les soldats et les policiers, qui sont déployés dans l’ouest de la Birmanie, obéissent au chef de l’armée, pas au gouvernement d’Aung San Suu Kyi.
Aucune communication
En revanche, elle et son équipe dirigent les ministères des Affaires étrangères et de l’Information, des ministères responsables de communiquer sur cette crise. Et depuis cinq mois, cette communication se résume au déni pur et simple des faits. Les témoignages recueillis par les Nations unies, les ONG et la presse sont pourtant concordants et accablants pour les autorités birmanes.