Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Des bombes tombent à proximité de plusieurs camps de déplacés. Des camps adossés à la frontière chinoise, à l’extrême-nord de la Birmanie. Des camps occupés par des déplacés kachin qui, depuis cinq ans, sont pris en tenaille entre les positions de l’armée birmane et celles de l’insurrection kachin.
L’exode continue pour ces milliers de déplacés, plus de 3 000 d’entre eux ont fui leurs abris dans la nuit de mardi à mercredi 11 janvier. Certains ont essayé de trouver refuge en Chine.
La conseillère d’Etat Aung San Suu Kyi doit normalement réunir une conférence pour la paix le mois prochain, mais les positions de l’armée et des groupes rebelles sont de plus en plus éloignées, elle ne parvient pas à les rapprocher.
Les victimes des conflits ethniques n’hésitent plus à critiquer la proximité qu’elle entretient avec les généraux birmans au détriment de ceux qui souffrent des affrontements sur le terrain. Son gouvernement vient par exemple de refuser l’accès à deux villes de l’Etat kachin au rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme en Birmanie.
Les Nations unies estiment que le gouvernement d’Aung San Suu Kyi impose des restrictions plus sévères que le précédent gouvernement des anciens militaires aux personnels humanitaires sur les terrains de conflit en Birmanie.