Aven notre correspondante à Shanghai, Angélique Forget
C'est la très officielle Commission centrale d'inspection disciplinaire du Parti communiste chinois qui l'a annoncé : depuis 2012 et le début de la campagne anti-corruption, 1,2 million de fonctionnaires ont été condamnés. Enorme, pour un pays qui en compte au total un peu plus de 7 millions.
Le porte-parole de la Commission s'en réjouit, et assure que cette lutte anti-corruption ne s'arrêtera pas là : « Nous la poursuivrons et appliquerons la tolérance zéro », promet-il. Pour preuve, parmi les condamnées, 76 personnes occupaient des fonctions ministérielles.
A quoi la lutte anti-corruption sert-elle exactement ?
Il y a quelques jours à peine, le président Xi Jinping déclarait que cette bataille contre la corruption était arrivée à l'étape du « broyage ». Selon lui, ce mal est « le plus grand danger » auquel soit confronté le Parti unique.
Mais cette lutte permet surtout au président d'écarter ses rivaux. A l'automne prochain se tiendra le congrès du PCC. XI Jinping y briguera un nouveau mandat. Pour avoir le champ libre, il est prêt à tout : en octobre, un haut responsable de la région du Yunnan jugé trop encombrant par le pouvoir avait été condamné à mort pour pots-de-vin.
→ Témoignage : Les dérives de la lutte anti-corruption en Chine