Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Une centaine de fidèles s’agenouille devant l’Enfant Jésus blotti dans sa crèche.
Le curé, en soutane rouge vif comme le drapeau du Parti communiste, célèbre la première messe, sous bonne garde d’une dizaine de caméras de surveillance. Ces jours-ci, monsieur Zhang prie aussi pour une issue positive au dialogue entre le Saint-Siège et le gouvernement chinois.
« J’espère que le Vatican et la Chine renoueront des relations diplomatiques et mettront un terme à leurs hostilités. Nos politiques ont toujours empêché le développement du catholicisme, mais je sens qu’il y a un changement », estime-t-il.
Madame Li, membre également de l’Eglise patriotique reconnue par l’Etat, a ce même espoir, que la Chine communiste cesse enfin de craindre ses 12 millions de catholiques. « Pendant la révolution culturelle, le parti comprenait mal le catholicisme. Il devrait faire confiance aux catholiques, nous ne ferons pas de politique », déclare-t-elle.
Fidélité au Parti communiste
Pékin exige de chaque croyant d’être d’abord fidèle au Parti communiste, mais une autre fidèle, madame Wang en fait peu de cas. « Nous appartenons à l’Eglise ; or le gouvernement nous force à devenir membres de son Association Patriotique. Dans mon cœur, le pape sera toujours ma plus haute autorité. La croyance est notre droit, et personne ne nous en privera », explique-t-elle.
Pourtant, le directeur de l’administration religieuse vient de le rappeler : l’Eglise catholique de Chine doit suivre la ligne du parti, avec le président Xi Jinping comme son « noyau dur ».