Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Un trottoir défoncé dans l'ouest de Kaboul, une voiture calcinée au milieu de la route. Elle transportait Fakhuri Behishti, un député de Bamiyan, la province du centre du pays. Les autorités indiquent qu'une bombe placée sous un pont a explosé au passage du véhicule.
Il n’y a aucune revendication pour l'instant, mais le procédé et la cible laissent penser qu'il s'agit d'une attaque des talibans ou d'un autre groupe d’insurgés, selon le porte-parole du ministre de l’Intérieur Sediq Sediqi. « Ces dernières années, nous avons perdu de nombreux députés dans ce genre d'attaques. La raison est qu'ils soutiennent la liberté et les évolutions politiques. Ils critiquent les talibans, les terroristes et c'est pour ça qu'ils sont pris pour cible », explique-t-il.
Il y a moins de deux semaines, un autre député a été visé dans un attentat suicide. L'attaque a eu lieu à son domicile à Kaboul et sept personnes ont été tuées. L'élu a réussi à s'échapper. L'homme bénéficiait d'une garde rapprochée, mais celle-ci n'est pas toujours suffisante, reconnaît Sediq Sediqi : « Nous essayons de fournir plus de gardes du corps, et de mettre en place des mesures exceptionnelles. Mais malheureusement il y a des endroits vulnérables où les insurgés parviennent tout de même à atteindre leur cible. »
Ces attaques contre les représentants de l'Etat, élus ou forces armées, s’inscrivent dans un contexte d'insécurité général à Kaboul.