Voilà maintenant 25 jours que Jiang Tianyong a disparu. La dernière fois que ses proches l’ont eu au téléphone, il s’apprêtait à prendre son train en gare de Changsa. A l’arrivée en gare de Pékin, il n’est jamais réapparu.
Figure marquante du « Weiquan Yundong » (le mouvement pour la protection des droits civiques) en Chine, M. Jiang avait été rendre visite à la famille de Xie Yang, un autre avocat des droits humains incarcéré.
Jing Bian-ling, son épouse, ne comprend pas ce qu’on reproche à son mari . « Cette accusation de violation de secrets d’Etat est totalement infondée, il faudrait au moins nous dire de quoi il s’agit, explique-t-elle. S’il a commis un crime, la moindre des choses est d’en informer sa famille. Dans le monde entier, la législation protège le droit des familles au droit d’être informé. Jusqu’à maintenant nous n’avons aucune nouvelle de mon mari ».
Selon les proches de l’avocat, les autorités chinoises n’ont pas digéré le fait que Jiang Tianyong rencontre des experts de l’ONU à Pékin en aout dernier. Il y a quelques jours le haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme exhortait ainsi la Chine à enquêter sur la disparition de Jiang Tianyong qui voyageait sous une fausse identité, ce que lui reproche d’ailleurs la police. Comme des centaines de ses confrères, Jiang Tianyong faisait depuis plusieurs mois l’objet de pressions l’empêchant d’exercer normalement son métier.