De notre correspondant à Jakarta, Joël Bronner
Au milieu de la vague blanche des très nombreux manifestants en tuniques blanches, des panneaux arborant des menottes ou le portrait du gouverneur chrétien de Jakarta derrière des barreaux laissent peu de doutes sur les revendications de ceux qui se sont réunis aujourd'hui pour la troisième fois en trois mois au coeur de Jakarta.
Serwati a 50 ans. Avec son ami Ahdi, ils ont fait 20h de trajet pour rejoindre la capitale indonésienne.« Oui, la police a effectivement ouvert une enquête, mais ce qui nous importe, ce n'est pas la loi ou la justice indonésienne. Ce qui compte, c'est de respecter le principe de la religion et le principe du Coran ! ».
Pour réunir un maximum de monde dans la rue, ces manifestations sont soigneusement encadrées. Ahmed, un étudiant de 29 ans, distribue des bouteilles d'eau aux participants : « Si Ahok avait été mis en prison après notre seconde manifestation, nous n'aurions pas eu besoin d'en organiser une troisième aujourd'hui. La devise de notre pays c'est l'unité dans la diversité et c'est ce que vous voyez aujourd'hui dans la rue avec tous ces gens venus d'un peu partout ».
Même si les manifestants s'en défendent, les organisateurs de la contestation semblent bel et bien poursuivre des objectifs politiques, alors que l'élection du nouveau gouverneur de Jakarta est prévue pour février.