Birmanie: attaques meurtrières contre la police à la frontière bangladaise

C'est la vague de violences la plus meurtrière depuis 2012 dans l'Arakan. Dans cet Etat de l'ouest birman, au moins 17 personnes ont été tuées dimanche 9 octobre, lorsque des assaillants non identifiés ont attaqué simultanément trois postes de police à la frontière bangladaise. Cette région est en proie à de vives tensions depuis des affrontements interethniques et religieux en 2012. Comme souvent dans l'Arakan, beaucoup de zones d'ombre subsistent au sujet de cette attaque, nourrissant les tensions.

Avec notre correspondant à Rangoon,  Rémy Favre

Les autorités accusent : c'est l'Organisation pour la solidarité rohingya qui a perpétré ces attaques, disent-elles. Ce groupe, constitué dans les années 1980 pour promouvoir les droits de la minorité musulmane rohingya, est considéré comme terroriste  par le pouvoir birman. Pourtant, on ne sait pas s'il existe encore ; il n'a pas fait parler de lui depuis de nombreuses années.

D'après le gouvernement de l'Arakan, plusieurs dizaines d'assaillants ont attaqué trois postes de police dimanche matin très tôt. Ils ont tué neuf policiers et volé de grandes quantités de munitions. Huit agresseurs ont perdu la vie. Deux autres ont été arrêtés. Les autorités n'ont pas communiqué de preuve leur permettant d'incriminer d'éventuels terroristes rohingyas.

En 2012, deux vagues de violences entre musulmans et bouddhistes avaient obligé près de 150 000 personnes à fuir leurs villages dans l'Arakan. Depuis, les deux communautés s'accusent mutuellement à la moindre tension, souvent sans preuve, alimentant rumeurs et méfiance. Ce climat de suspicion a créé un énorme fossé entre les deux communautés ces quatre dernières années. Elles vivent maintenant de manière complètement séparée.

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