Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Les autorités accusent : c'est l'Organisation pour la solidarité rohingya qui a perpétré ces attaques, disent-elles. Ce groupe, constitué dans les années 1980 pour promouvoir les droits de la minorité musulmane rohingya, est considéré comme terroriste par le pouvoir birman. Pourtant, on ne sait pas s'il existe encore ; il n'a pas fait parler de lui depuis de nombreuses années.
D'après le gouvernement de l'Arakan, plusieurs dizaines d'assaillants ont attaqué trois postes de police dimanche matin très tôt. Ils ont tué neuf policiers et volé de grandes quantités de munitions. Huit agresseurs ont perdu la vie. Deux autres ont été arrêtés. Les autorités n'ont pas communiqué de preuve leur permettant d'incriminer d'éventuels terroristes rohingyas.
En 2012, deux vagues de violences entre musulmans et bouddhistes avaient obligé près de 150 000 personnes à fuir leurs villages dans l'Arakan. Depuis, les deux communautés s'accusent mutuellement à la moindre tension, souvent sans preuve, alimentant rumeurs et méfiance. Ce climat de suspicion a créé un énorme fossé entre les deux communautés ces quatre dernières années. Elles vivent maintenant de manière complètement séparée.
→ À relire : Aung San Suu Kyi évoque discrètement le sort des Rohingyas