Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Rien que l'an dernier, le nombre de personnes souffrant de troubles psychiques reconnus comme un accident de travail s'est accru de 30 %. Le nombre de suicides dus au surmenage a encore augmenté. Le nombre de personnes victimes d'une maladie cérébrale ou cardiaque a atteint un record.
Dans près d'un quart des entreprises japonaises, les employés font plus de 80 heures supplémentaires chaque mois. Quatre-vingts est le seuil à partir duquel le risque de mort par épuisement est considéré comme sérieux.
Plus de 20 % des employés japonais travaillent 49 heures ou plus par semaine, contre 16 % aux Etats-Unis et 10 % en France. Les 30-39 ans sont deux fois plus touchés par les décès ou les maladies dus à un excès de travail que les autres tranches d'âge. Au début de leur carrière, ils consacreraient une énergie démesurée à leur travail.
Si les Japonais passent plus de temps au travail qu'ailleurs, c'est parce que, dans les services en particulier, la productivité y est inférieure de moitié par rapport à celle des Etats-Unis.
Autre raison : la majorité des employés sont, aujourd'hui, sous contrat à durée déterminée. Ce qui entraîne une pression accrue sur les employés à plein temps. Lesquels sont obligés de passer plus de temps au travail pour éviter de perdre leur place.
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