En juin dernier, cinq villageois avaient été arrêtés dans leurs fermes par des militaires à Mong Yaw dans la région de Lashio, dans l'Etat Shan. Leurs corps ont été retrouvés le lendemain, enterrés dans un champ de maïs. Lors du procès en Cour martiale, les sept militaires, dont une majorité de gradés, ont avoué les meurtres, l’un d’entre eux précisant qu’il avait forcé les victimes à revêtir des uniformes de rebelles avant de les tuer. L’Etat Shan est la région de Birmanie qui présente la plus grande concentration de mouvements ethniques armés.
Exceptionnellement, le procès était ouvert au public. Avec cette condamnation, les militaires semblent vouloir rassurer le pays et la communauté internationale, après des décennies de dictature et une transition qui a abouti il y a quelques mois à l’arrivée au pouvoir du parti d’Aung San Suu Kyi.
La Prix Nobel de la paix a fait du règlement de la question ethnique la priorité du nouveau gouvernement, mais pour cela il faut que les militaires fassent preuve de bonne volonté.
Dans sa lutte contre les rébellions ethniques, l’armée birmane est régulièrement accusée de détenir, torturer et tuer des civils accusés de soutenir les rebelles. Des meurtres jusqu’ici commis en toute impunité : l’an dernier, plusieurs soldats ont été accusés d’avoir violé et tué deux membres de l’ethnie Kachin. Aucun d’entre eux n’a été inquiété.