Ce n'est pas la première fois que le Kenya expulse des ressortissants taïwanais vers la Chine. Des dizaines d'autres ont subi le même sort en avril dernier. À l'époque déjà, Taipei dénonçait un « enlèvement » et accusait Pékin d'avoir fait pression sur la police kenyane pour que les Taïwanais soient remis aux autorités chinoises. Et de fait, même s'ils ont été acquittés au Kenya, les Taïwanais seront traduits devant la justice chinoise, pour avoir dirigé, selon Pékin, leurs activités cybercriminelles contre la Chine continentale.
L'ONG Amnesty International avait averti dès vendredi que les droits des Taïwanais à un procès équitable en Chine risquaient d'être bafoués. Cette affaire intervient dans un contexte particulièrement tendu. Certains observateurs voient dans ces expulsions une manœuvre de Pékin pour intimider la nouvelle présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, issue d'un parti traditionnellement hostile à Pékin.
Depuis la séparation de la Chine continentale et de Taïwan en 1949, Pékin n'a jamais cessé de revendiquer sa souveraineté sur l'île rebelle.