Australie: ONG et associations dénoncent le traitement des demandeurs d’asile

Dans un nouveau rapport publié ce mercredi 3 août, les organisations humanitaires dénoncent les actes de violence et le traitement cruel que subissent les demandeurs d'asile exilés par l'Australie sur l'île de Nauru. Des enquêteurs de Human Rights Watch et Amnesty International, qui ont pu se rendre sur place en juillet, fustigent l’inaction du gouvernement australien.

L'Australie a délibérément choisi de fermer les yeux sur les abus commis contre les réfugiés relégués sur l'île de Nauru, accusent Amnesty International et Human Rights Watch dans un rapport publié ce mercredi. Selon les deux organisations humanitaires, l’Australie essaie ainsi de dissuader les demandeurs d'asile de tenter de rejoindre son territoire.

Un avis partagé par la principale association australienne d'aide aux demandeurs d'asile, l'ASRC. Pour Pamela Curr, les femmes sont les principales victimes de cette inaction délibérée du gouvernement :

« C'est la seule conclusion possible. Pour moi ça remonte à avril 2015, quand une jeune femme m’a appelée depuis Nauru pour me dire qu’elle avait été violée, brûlée à l’essence et qu’elle était enceinte. Si elle a décidé de parler, c’est uniquement parce qu’elle ne voulait pas garder l’enfant du viol. Il y a eu de nombreux cas de femmes envoyées en Australie pour accoucher suite à des viols.

D'autres racontent leur terreur, la nuit. Une femme m'expliquait qu'une fois, à 3h du matin, elle avait appelé les secours et qu'on lui avait répondu : 'On sera là à 9h'. Elle hurlait, enfermée dans la salle de bain, essayant de bloquer la porte à un homme qui avait réussi à entrer dans sa chambre. Certaines ont le courage de porter plainte, mais la police ne fait rien. Depuis, un juge australien a enquêté à Nauru. Dans son rapport au gouvernement, il établit qu’il n’y a jamais d’enquête ni de poursuite pour agression sur des étrangers. Et le gouvernement australien ignore le problème, il fait comme s’il allait disparaître de lui-même. »

Des médecins, des avocats et de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme ont maintes fois dénoncé par le passé les conditions de vie des réfugiés dans ces territoires à l'abri des regards extérieurs. De nombreux rapports ont d’ailleurs été publiés, documentant des violences physiques et psychologiques dans ces camps.

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