Népal: démission du Premier ministre avant une motion de censure

Le Népal est à nouveau dans la tourmente après la démission de son Premier ministre, quelques instants avant le vote d'une motion de censure au Parlement qui allait certainement précipiter sa chute. Ses alliés l'accusent d'avoir trahi ses promesses de partager le pouvoir. Une énième crise politique qui paralyse un peu plus ce petit Etat himalayen, frappé par un des pires séismes de son histoire l'année dernière.

Avec notre correspondant régional, Antoine Guinard

Khadga Prasad Oli ne sera resté que neuf mois au pouvoir à Katmandou. Un scénario devenu presque banal au Népal. Les anciens rebelles maoïstes qui l'avaient porté au pouvoir lui reprochent entre autres de ne pas avoir pris en compte les demandes de la communauté minoritaire Madhesi qui vit dans le sud du pays à la frontière indienne.

Les membres de cette même communauté avaient participé en décembre dernier à de violentes manifestations qui avaient fait une cinquantaine de morts. Les Madhesis contestent la nouvelle Constitution républicaine adoptée en septembre, affirmant que la création de nouveaux Etats fédéraux fragmente leur région natale et dilue ainsi leur pouvoir politique.

M. Oli est également accusé de n'avoir pas fait assez pour la reconstruction du pays, après le séisme qui a fait plus de 8 000 morts en avril 2015. L'ancien chef de la guérilla maoïste Prachanda, qui avait été élu Premier ministre en 2008 après des années d'une sanglante guerre civile et l'abolition de la monarchie, devrait assurer l'intérim.

Pris en étau entre l'Inde et la Chine, le Népal est le théâtre de querelles politiques incessantes depuis 25 ans. Pendant cette période, le pays a vu se former pas moins de 22 gouvernements.

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