Pendant sa campagne, Rodrigo Duterte avait notamment promis d’abattre des dizaines de milliers de criminels dès les premiers mois de sa présidence. Depuis son élection, il n’a pas varié d’un iota sur ses positions, multipliant les déclarations fracassantes jusqu’à s’attirer les foudres de l’ONU. Il défendait ce lundi encore sa future campagne de répression contre le crime en accusant les défenseurs des droits de l’homme de stupidité, et en affirmant que la peine de mort servait à se venger.
L’Eglise philippine s’était déjà émue il y a une dizaine de jours de l’augmentation, depuis son élection, de la mort de trafiquants de drogue présumés, vraisemblablement parce qu’ils résistaient à leur arrestation. Peu après sa victoire, Rodrigo Duterte avait promis de récompenser les policiers qui tueraient des dealers et encouragé les citoyens à tuer ou arrêter eux-mêmes des suspects.
Dans le même ordre d'idées, le président philippin a affirmé que les journalistes « n’étaient pas exempts d’assassinat » s’ils étaient corrompus. Il a aussi annoncé l’interdiction la nuit de la vente d’alcool et mis en place un couvre-feu nocturne pour les enfants. Des enfants en pleurs ont ainsi été arrêtés à Manille par des policiers en arme.
Duterte a enfin tendu la main à la rébellion communiste, alors que des négociations de paix doivent s'ouvrir le mois prochain en Norvège. Il a également provoqué la surprise en évoquant la possibilité de discussions avec le groupe islamiste armé Abou Sayyaf, habitué des enlèvements et des décapitations d’otages.