« Je suis très heureux. Nous avons travaillé pendant des dizaines d’années pour arriver à cet accord, ça n’a pas été facile », s’est réjoui un des anciens prisonniers chinois, ce mercredi, après la cérémonie de signature. Trois survivants ont paraphé cet accord. Ils représentaient la majorité des quelque 3 700 prisonniers que Mitsubishi a forcés à travailler dans ses dix mines de charbon.
En tout, ce sont deux millions de personnes qui auraient été amenées par la contrainte dans l'archipel au début des années 1940 pour compenser le manque de main d’œuvre dans les entreprises. Beaucoup d’entre elles sont mortes de malnutrition ou de mauvais traitements.
L’accord signé par Mitsubishi prévoit que 100 000 yuans, l’équivalent de 13 600 euros, seront versés à chacune des victimes ou à leurs familles. La compagnie va également financer la construction de mémoriaux là où se trouvaient les mines, et établir un fonds en Chine pour retrouver d’autres travailleurs forcés ou leurs familles pour les indemniser.
Mitsubishi veut évidemment améliorer ses relations avec Pékin pour profiter au mieux du gigantesque marché chinois. Mais pour le moment, peu d’entreprises japonaises ont signé d'accords du même type. Et Tokyo, beaucoup plus ambigüe sur cette question de mémoire de la Seconde Guerre mondiale que ne l’a été par exemple l’Etat allemand, n’a toujours pas signé d’accord global sur cette question du travail forcé.