Une lutte de succession attendue après la mort du chef taliban Akhtar Mansour

Le chef de file des talibans afghans, le mollah Akhtar Mansour, est mort dans une frappe aérienne menée samedi par les Etats-Unis au Pakistan. Le mouvement rebelle risque désormais de traverser une période de turbulence, car il va devoir choisir un nouveau chef.

Avec notre correspondant à Islamabad, Michel Picard

L’été dernier, la désignation du successeur du mollah Omar avait plongé le mouvement rebelle dans une période de divisions que le mollah Mansour a fini par apaiser après des mois de luttes fratricides.

C’est lors d’une choura réunissant les membres du conseil central des talibans, basé près de Quetta, au Pakistan, que le nouveau chef devrait être choisi par consensus.
Les prétendants devraient être les mêmes que l’an dernier quand il avait fallu désigner le successeur du mollah Omar. Son fils, qui n’a pas trente ans, et son frère sont sur les rangs. Des adjoints du mollah Mansour pourraient également lui succéder.

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La période de transition s’annonce donc délicate. Les nombreux courants au sein de la mouvance islamiste vont tenter de faire entendre leurs voix pour peser sur la désignation du nouveau chef suprême par des actions violentes susceptibles de marquer les esprits ou par des règlements de comptes intratalibans.

Le Pakistan dénonce une violation de son territoire

Le Pakistan pourrait également être pris pour cible même s’il a dénoncé après la frappe aérienne une violation de son territoire. Car Islamabad, qui s’est montré jusqu’ici conciliant avec les talibans afghans en accueillant sur son sol leurs dirigeants, semble avoir changé de stratégie en autorisant une frappe aérienne sur son sol.
Washington vient de conditionner une partie des centaines de millions de dollars d’aide annuelle américaine à des actions pakistanaises contre les réseaux extrémistes.

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La disparition du mollah Mansour risque d’affaiblir le mouvement en le divisant et de pousser certaines factions vers al-Qaïda ou le groupe Etat islamique qui tente par tous les moyens de s’implanter dans la région.

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