En Corée du Sud, le scandale Oxy Reckitt Benckiser ne passe pas

Le directeur sud-coréen d’une fabrique d’humidificateurs, Oxy Reckitt Benckiser, a utilisé dans les années 2000 un désinfectant qui aurait fait plus de cent morts. Lundi 2 mai, il a été fortement chahuté alors qu’il tentait de présenter les excuses de son entreprise

« Trop tard », « pas de pardon », hurlent les victimes et leurs proches en se précipitant sur Atar Safdar, le bousculant et le giflant. La scène, diffusée en direct à la télévision, se passe dans un hôtel de Séoul, où le directeur de la filiale sud-coréenne du Britannique Reckitt Benckiser finit par réussir à présenter ses excuses.

Les produits utilisés dans les années 2000 par l’entreprise pour désinfecter ses humidificateurs auraient fait plus de cent morts et des centaines de blessés. Quasiment tous les foyers sud-coréens utilisent un humidificateur pendant l’hiver, la saison sèche.

Le scandale a éclaté en 2011 lors du décès de quatre femmes enceintes suites à des complications pulmonaires. Au total, plus de 100 personnes ont succombé, principalement des femmes et des enfants.

Malgré une enquête gouvernementale qui avait conclu à des « liens significatifs » entre les produits utilisés et les problèmes pulmonaires, Oxy Reckitt Benckiser avait toujours refusé de présenter ses excuses.

Maintenant, c’est trop tard, expliquent les victimes, qui demandent aux Sud-Coréens de boycotter l'entreprise et prévoient de porter plainte contre ses dirigeants, qui n’ont pas fait les tests de toxicité pourtant obligatoires sur le désinfectant avant son lancement.

Le mois dernier, un employé d'Oxy Reckitt Benckiser avait affirmé à un journal local que si son entreprise avait choisi le produit qui s’est révélé toxique, c’est parce qu’il était moins cher.

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