Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Dimanche soir, pendant environ six heures, les noms, numéros de passeport, emplois et adresses personnelles de centaines d’expatriés vivant dans le sud de la Thaïlande ont été mises en ligne et accessibles à tout utilisateur sur un site de la police thaïlandaise. Un dérapage inquiétant car un mouvement insurrectionnel est actif dans cette région : 6 500 personnes ont été tuées depuis 2004 dans le cadre d’un conflit séparatiste.
La fuite a soulevé une tempête de protestations sur les réseaux sociaux. Lundi, la société engagée par le gouvernement pour gérer cette banque de données s’est expliquée. Une démonstration interne au service de police a mal tourné, d’où la mise en ligne involontaire de ces données sensibles.
Durcissement des autorités
Cette fuite témoigne aussi du durcissement de l’attitude du gouvernement militaire thaïlandais vis-à-vis des étrangers dont le visa est expiré. Grâce à cette banque de données, des vagues d’arrestations à domicile sont effectuées depuis plusieurs semaines. Cette nouvelle politique, baptisée « Les gens biens à l’intérieur, les malfrats jetés dehors », punit ces étrangers en situation irrégulière par de longues interdictions de séjour.
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