Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Mardi soir, le journaliste chroniqueur a appelé sa femme, disant qu’il était en train d’embarquer à bord de son avion pour Hong Kong. Depuis, plus aucune nouvelle. Jia Jia n’est jamais arrivé chez son ami.
Sa disparition pourrait avoir un lien avec une lettre ouverte réclamant la démission du président Xi Jinping. Signée par « des membres loyaux du Parti communiste », cette lettre accuse le « camarade Xi » d’avoir « abandonné le principe de la direction collective » et de « concentrer le pouvoir entre ses mains ».
L’ordre récemment donné par le président aux médias de se mettre au service du Parti, et non pas du peuple, aurait « consterné la nation entière », selon cette missive mise en ligne le 4 mars par Wujia News, un site d’information lié à l’Etat. Depuis, la lettre a été supprimée.
Quel rapport existe-t-il entre Jia Jia et cette publication explosive ? Aucun, insiste son avocat. Selon ses amis, le jeune chroniqueur, connu pour ses commentaires sociopolitiques, aurait juste alerté son ancien collègue et directeur de Wujia News sur cette publication d’une rare violence contre le pouvoir. Avant de disparaître, Jia Jia aurait confié en privé craindre son arrestation.