Avec notre envoyé spécial à Myitkyina, Rémy Favre
Ils ont été choisis par Aung San Suu Kyi pour relancer le processus de paix, pour rouvrir le dialogue avec les groupes rebelles armés. Parmi ces hommes politiques issus des minorités ethniques, il y a Henry Van Thio, de l’ethnie chin, élu vice-président de la Birmanie. Cet ancien officier de l’armée était le bras droit du ministre de l’Industrie sous la junte militaire, le bras droit d’un homme accusé par les Etats-Unis de violences, d’oppression et de corruption. Henry Van Thio n’a presque pas d’expérience en politique. D’après la direction de la LND, il n’est membre du parti que depuis un an environ et il a rencontré Aung San Suu Kyi pour la première fois il y a un mois.
Parmi ces hommes politiques issus des minorités ethniques, il y a aussi T Khun Myat, vice-président de la chambre basse du Parlement qui, lui, est suspecté d’entretenir des liens avec une milice impliquée dans le trafic de drogues. « Pourquoi choisir des membres des minorités ethniques qui ont mauvaise réputation et qui n’ont jamais contribué à la réconciliation nationale ? », s’interroge une militante d’une organisation kachin qui dénonce des nominations symboliques, arrêtées sur critère ethnique uniquement, et des choix artificiels.