Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
La plus grande communauté du Net, celle de la Chine, a perdu l’une de ses voix les plus impertinentes : celle de Ren Zhiqiang, surnommé « Ren le canon » pour ses critiques acerbes du pouvoir en place.
« Le cyberespace n’est pas un endroit dépourvu de lois et ne doit pas être utilisé pour la publication d’informations illégales », met en garde l’administration de surveillance.
« Le gouvernement du peuple s’est transformé en gouvernement du Parti »
Le couperet tombe à pic, après la tournée d’inspection du président Xi Jinping aux sièges des grands médias d’Etat. L’occasion pour le numéro Un chinois de marteler que tous les journalistes doivent « protéger l’autorité et l’unité du Parti ».
« Quand est-ce que le gouvernement du peuple s’est transformé en gouvernement du Parti ? », avait osé commenter Ren Zhiqiang, s’attirant les foudres des autorités.
La Chine et la technologie « avancent », mais la liberté d'expression « recule »
Des dizaines de milliers d’internautes s’insurgent contre la fermeture de son blog. A l’instar de « Jiawen », qui écrit : « La technologie avance tandis que notre liberté d’expression ne fait que reculer. »
Cette mise au pas d’un célèbre internaute confirme l’analyse de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui estime que la Chine est « la plus grande prison du monde pour des journalistes, des blogueurs et des cyberdissidents ».