Philippines: pas d'application de l'accord de paix

Aux Philippines, l’application de l‘accord de paix signé le 27 mars 2014 entre le gouvernement et la principale rébellion islamiste est mis en question. Cet accord devait conduire à la création d’une région semi-autonome soumise à la charia dans le sud de l’archipel. Mais le projet de loi instituant cette nouvelle région n’a toujours pas été adopté par le Congrès.

Aux Philippines, la plupart des parlementaires et des sénateurs ont fait mine de ne pas s’intéresser à ce projet de loi créant une nouvelle région semi-autonome musulmane. Le texte n’a donc pas été rejeté, mais il n’a pas été accepté non plus, faute de quorum. Il est simplement resté lettre morte.

De fait, il était difficile pour un certain nombre de parlementaires d’accepter que les Philippines abandonnent une partie de leur souveraineté sur une partie du territoireen faveur d’un groupe rebelle islamique, le Front Moro islamique de libération (MILF), qui lutte depuis 39 ans pour obtenir la sécession des régions musulmanes dans le sud de l’archipel.

Sur le terrain, les armes ne se sont pas tues

Le cessez-le-feu n’a pas été respecté. Ainsi, en janvier 2015, une opération de police menée en collaboration avec l’armée américaine dans une  région tenue par les rebelles du MILF sur l’Ile de Mindanao, dans le sud de l’archipel, a tourné au massacre. Les forces spéciales philippines sont parvenues à tuer Zulkifli Abdhir, un terroriste malaisien dont la tête était mise à prix par les Etats-Unis pour la somme de 5 millions de dollars. Mais les affrontements qui ont suivi cette opération commando ont conduit à la mort de 44 policiers des forces spéciales. Il n’y eu qu’un seul survivant du côté du commando. Ce fut une terrible humiliation pour l’armée des Philippines.

Un accord de paix non mis en oeuvre

Le mandat du président Aquino, qui soutenait cette loi prend fin en juin prochain, il reste peu de temps pour faire passer le texte. Et le prochain président devra probablement relancer des négociations avec les rebelles du MILF pour aboutir.
Les rebelles islamistes du MILF ne cachent pas leur désillusion et leur déception. Ils accusent publiquement les autorités philippines de ne pas être prêts pour la réconciliation.

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