C’était il y a un peu moins d'un an, au mois d'avril précisément. La Commission européenne avait tapé du poing sur la table et lancé un ultimatum à la junte au pouvoir en Thaïlande. Soit celle-ci mettait un terme au travail forcé dans le secteur de la pêche, soit le marché européen se passerait du thon et des crevettes en provenance de Thaïlande, le troisième producteur mondial de produits de la mer.
Les témoignages recueillis ces dernières années par les organisations de défense des droits de l'homme sont accablants. Des milliers d'immigrés birmans et cambodgiens seraient réduits en esclavage, drogués, torturés, capturés puis vendus pour quelques centaines d'euros aux capitaines des bateaux qui fournissent les fermes de crevettes en poissons. Des travailleurs illégaux prisonniers, battus, témoins de meurtres, condamnés à des journées de travail sans fin avec la complicité de responsables achetés à coup de pots-de-vin.
Une délégation de la Commission européenne s'est rendue le mois dernier en Thaïlande pour vérifier que des mesures avaient été prises pour faire cesser ces trafics humains, mais aussi de pêche illégale. La centaine de personnes arrêtées suffira-t-elle à convaincre Bruxelles que la Thaïlande a fait le nécessaire ? La délégation n'a pas dit quand elle rendrait sa décision.