Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
« Félicitations à la camarade Tsai pour avoir été élue nouveau gouverneur de la province taïwanaise de la République Populaire de Chine », écrit Joey Peng sur la page Facebook de Tsai Ing-wen, la nouvelle présidente de Taïwan, que Pékin considère toujours comme une province renégate vouée à la réunification.
L’internaute Lily Liao reprend un ancien slogan de propagande communiste : « Aimer sa patrie est une fierté. Faire du mal à sa patrie est une honte ». « Je m’en fiche qui sera le nouveau président taïwanais. Tout ce qui m’importe est de savoir à quel moment nous allons récupérer notre petite île », écrit Chenxi Cui.
Face à ces attaques, Tsai Ing-wen semble se faire un malin plaisir à répondre poliment. « La nuit dernière, de nombreux internautes du continent ont visité ma page Facebook. Je voudrais leur dire : ‘soyez les bienvenus !’ » s’amuse-t-elle. Et d’ajouter : « Ce qui est magnifique dans ce pays est que chacun puisse jouir de ses droits ». Comprendre : contrairement à la Chine où Facebook est interdit d’accès, le débat à Taïwan est totalement libre et ouvert à tous.
A 59 ans, Tsai Ing-wen, candidate du Parti démocratique progressiste (PDP), a remporté samedi 16 janvier une victoire historique lors de la présidentielle à Taïwan. Elle est devenue la première femme présidente dans l'histoire du pays. Avec 56 % des voix contre 31 % pour Eric Chu, le candidat du Kuomintang (KMT), sa victoire a été un véritable raz-de-marée.