Avec notre correspondant à Islamabad, Michel Picard
En décembre 2014, après l’attaque de l’école de Peshawar qui a fait 150 morts, essentiellement des enfants, le gouvernement a lancé un vaste Plan d’action national (NAP) pour éradiquer le terrorisme.
Une mesure accompagnée d’une levée du moratoire sur la peine de mort, instauré six ans plus tôt, et de la mise en place de tribunaux militaires antiterroristes grâce à un amendement de la Constitution.
Treize mois plus tard, les chiffres présentés par les autorités sont impressionnants. D’abord 332 pendaisons, pas uniquement de terroristes. En mars, les exécutions ont été étendues aux crimes de droit commun et seule une minorité des personnes exécutées sont des condamnés pour terrorisme.
Ensuite, 2 159 personnes ont été tuées. Les militants des droits de l’homme suspectent l’armée lorsqu’elle évoque des terroristes tués dans des échanges de tirs, de se débarrasser d’extrémistes gênants en évitant les tribunaux.
Puis 1 700 terroristes ont été arrêtés, 172 organisations religieuses fermées et 98 millions de numéros de téléphones portables bloqués.
Dans le même temps, ce sont les rangers, élite de la police, qui ont mené le Plan d’action national à Karachi, la plus grande ville du pays. En un an, 80 000 personnes y ont été arrêtées et emprisonnées.