« Nous regrettons que le visa de Mme Ursula Gauthier n’ait pas été renouvelé. La France rappelle l’importance que les journalistes puissent exercer leur métier partout dans le monde. » Un ton mesuré et laconique pour le seul communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette timidité a été très critiquée, notamment par la direction de L'Obs.
Ursula Gauthier, qui était ce mardi l'invitée de RFI, regrette l'attitude des autorités françaises. « Je trouve ça réellement dommage, je pense que les autorités se trompent en pensant qu’il ne faut pas fâcher la Chine. On peut parfaitement faire des affaires avec la Chine et être ferme sur les principes. Il n'y a qu’à suivre l’exemple d’Angela Merkel. C’est celle qui est la plus franche avec les Chinois et celle qui a les meilleures relations économiques. »
La liberté de parole des correspondants en Chine menacée
Et il est important de défendre les principes : Ursula Gauthier souligne qu'avec son expulsion, c'est la liberté de parole de tous les correspondants qui est menacée. « C’est certainement un message envoyé à la presse étrangère pour lui dire qu’à partir de maintenant, elle ne pourra pas écrire totalement librement sur des questions considérées comme sensibles par Pékin. »
Joint par RFI, le Quai d'Orsay n'a pas souhaité s'exprimer davantage. De source diplomatique, on explique toutefois avoir tout fait pour éviter l’expulsion de la correspondante de L'Obs, mais en choisissant la discrétion, plutôt que le bras de fer face à l'absence de souplesse de Pékin. Et avec le souci aussi de ne pas mettre les autres journalistes français en difficulté.
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