Les discussions du 23e sommet de l’Apec risquent cette année de déborder du seul cadre économique. Ce forum intergouvernemental visant à faciliter la croissance économique et le libre-échange dans la région Asie Pacifique, se tiendra mercredi et jeudi à Manille. L'édition 2015 est marquée par la confrontation croissante entre les Etats-Unis et la Chine, notamment à propos des revendications territoriales de Pékin en mer de Chine.
C’est la première fois, à l’occasion de ce rendez-vous, que le président chinois Xi Jinping fait le déplacement aux Philippines. Si le pays hôte s’était publiquement engagé à ne pas évoquer les désaccords territoriaux en mer de Chine, ce contentieux pèse déjà sur le sommet.
La Chine revendique la souveraineté sur l’ensemble de la mer de Chine, y compris sur l’archipel des Spratleys, située à l’Ouest des Philippines. Cette souveraineté est contestée par plusieurs participants. Le mois dernier, les Etats-Unis ont voulu montrer les muscles en faisant naviguer un de leurs navires lance-missiles à moins de 12 milles nautiques d’une île artificielle construite par Pékin dans cet archipel.
Mardi, à Manille, les présidents du Vietnam et des Philippines ont rappelé, à l’occasion de la signature d’un accord bilatéral de coopération, leur attachement « à la liberté de navigation », pour signifier leur opposition aux revendications territoriales de Pékin.
Par ailleurs, des manifestants ont tenté d’approcher mardi l’ambassade des Etats-Unis à Manille et ont brûlé le drapeau américain pour dénoncer l’accord de partenariat transpacifique, signé le 5 octobre dernier et qui vise à intégrer les économies des régions Asie-Pacifique et Américaine. Pour le moment, la Chine n’est pas partie prenante de cet accord.