Népal: la police charge les manifestants à la frontière avec l’Inde

Le Népal souffre toujours d'un blocage de ses échanges avec l'Inde, qui empêche le pays de recevoir du pétrole depuis plus d'un mois. Les populations du Sud, appelées Madhesis, protestent contre la nouvelle Constitution qui ne leur offrirait pas assez de reconnaissance. Lundi, la police népalaise a essayé de briser ce blocus, ce qui a relancé les affrontements avec la population et causé la mort d’un Indien. Un couvre-feu a été imposé, mais la tension reste palpable.

Avec notre correspondant à New Delhi,  Sébastien Farcis

Lundi matin, la police a chargé contre la centaine de manifestants qui sont installés depuis plus de quarante jours sur le pont qui sert de frontière entre le Népal et l'Inde, au niveau de la ville de Birganj. L'objectif était avant tout, selon la police, de permettre le retour de 250 camions indiens, coincés depuis le début du mouvement au Népal.

Les protestataires ont résisté et la police a usé de balle réelle, tuant un Indien. « La police et le ministre de l'Intérieur affirment que la victime participait aux manifestations et jetait des pierres sur la police, mais nous avons parlé aux témoins et aux proches de cette personne, et ils affirment qu'il venait de rendre visite à sa soeur et il était en train de rentrer chez lui. Nous avons également parlé aux médecins qui ont examiné le corps et ont dit qu'il avait été abattu à bout portant », rapporte Kanshan Jha, un journaliste local.

Ce décès a de nouveau enflammé cette région des plaines, où la population se sent discriminée par les élites des montagnes de la capitale et demande des amendements à la nouvelle Constitution. Il y a un mois, les premiers affrontements avec la police avaient causé la mort de 31 civils, dont un enfant de 18 mois. Ce mardi, la population locale a défié le couvre-feu et envoyé des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre.

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