François Hollande veut convaincre Pékin de s'engager pour la COP21

Lors de la conférence climat COP21 qui se tiendra à partir du 30 novembre à Paris, la France espère que la Chine jouera un rôle pivot pour entraîner d'autres grands pays pollueurs comme l'Inde à contribuer aux efforts contre le réchauffement climatique. Pour donner une « impulsion positive », une déclaration commune franco-chinoise devrait d'ailleurs être faite lors de la visite du président français à Pékin, ces lundi 2 et mardi 3 novembre. Mais la Chine est-elle aussi ambitieuse que la France veut le croire ?

Avec notre correspondante à Pékin,  Heike Schmidt

La France a besoin de la Chine si elle veut faire de la conférence contre le réchauffement climatique un succès, car aucun autre pays au monde ne brûle autant de charbon qu'elle. Son économie dépend encore à 66 % de cette énergie fossile très polluante et 25 % de toutes les émissions de gaz à effets de serre proviennent d'usines et d'automobiles chinoises.

D'ici à 2020, Pékin promet de limiter sa consommation de charbon à 4,2 milliards de tonnes. Une annonce qui sonne positivement, mais en réalité, il s'agit là d'une augmentation de 20 % par rapport à 2014. Le Premier ministre Li Keqiang l'a bien dit lors de sa visite à Paris en juin dernier : c'est à partir de 2030 que son pays compte atteindre le pic de ses émissions.

« Cette contribution va dans le bon sens », estiment les partenaires français de la Chine, qui espèrent toutefois que Pékin fera mieux encore. Miser sur un ralentissement économique semble bien plus prometteur. Il pourrait contribuer davantage à l'amélioration de la qualité de l'air que toutes les promesses faites par les autorités chinoises.

Nicolas Hulot se rend lui aussi en Chine avec le ministre français des Affaires étrangères et le président François Hollande. L'envoyé spécial du président de la République française pour la protection de la planète salue l'implication de la Chine dans la réduction de l'émission de gaz à effets de serre, même s'il aimerait un geste supplémentaire.

Dans la perspective de la COP21, l'ONU a publié vendredi 30 octobre une synthèse des engagements annoncés par 146 pays. Si la communauté internationale s'éloigne du pire, comme l'a dit Laurent Fabius qui présidera l'événement, l'objectif des deux degrés n'est pas encore atteint. Les projections tournent autour de trois degrés. Il faut donc encore faire des efforts.


 ► Nicolas Hulot est l'invité d'Internationales sur RFI ce dimanche 1er novembre à midi, heure de Paris.

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