Avec notre correspondant régional, Sébastien Farcis
Les Madhesis habitent dans les plaines du sud du pays. Ils sont ethniquement proches des Indiens, et non des peuples des montagnes, comme la majorité des Népalais. Cela a créé une première méfiance et discrimination de la part de l'élite politique de Katmandou. Une méfiance renforcée par le fait qu'ils sont au rang le plus bas dans le système des castes.
Les Madhesis constituent aujourd'hui 22% de la population, mais leur région est délaissée. C'est la raison pour laquelle ils se battent depuis des années pour avoir un Etat fédéral propre, comme l'explique Prabhat Jha, un journaliste madhesi :
« Notre région est frontalière avec l'Inde. Cette plaine comprend donc beaucoup de commerce et l'essentiel des industries. Tout cela crée beaucoup de revenus pour le pays. Mais cet argent ne revient pas pour développer la région. Il est difficile pour les Madhesis d'étudier dans leur langue maternelle, et ils sont donc peu scolarisés. Il y a un tel niveau de discrimination et le pouvoir est tellement monopolisé par quelques castes, qu'un Etat régional à nous est nécessaire. »
Beaucoup d'autres groupes ethniques ont manifesté ces derniers jours contre ce découpage des régions et demandé de meilleures représentations. Un droit qu'ils revendiquent depuis le début de l'Assemblée constituante, il y a sept ans. Leur frustration pourrait nourrir une dangereuse instabilité dans la nouvelle République népalaise.