Pieds nus, les mains liées, les yeux bandés, une dizaine de personnes sont emmenées par des hommes armés sur le flanc d’une colline, jusqu’à une bande de terre fraîchement retournée délimitée par un fil électrique. Ils s'agenouillent. Les bourreaux s’éloignent, le sol explose.
Un acte « intolérable » perpétré par « une poignée d’individus ignorants se réclamant de l’Islam » : les talibans, eux même réputés pour leurs atrocités, ont condamné la vidéo, mercredi 12 août. Ils ont aussi affirmé ne pas être liés aux victimes, contrairement à ce qu’affirme l’organisation Etat islamique.
La bataille de la communication s’intensifie entre les deux mouvements pour le contrôle de l’insurrection afghane. L’EI a récemment pris pied dans le pays, et depuis le début de l’année plusieurs talibans ont rejoint le mouvement. Des départs qui pourraient être accélérés par les divisions du mouvement, devenues plus visibles depuis l’annonce fin juillet de la mort du chef des talibans, le mollah Omar. Car le nouveau chef, le mollah Mansour, n’est pas reconnu par tous.
Pour réaffirmer leur domination, les talibans ont eux aussi choisi, une fois de plus, la violence : vendredi dernier, trois attentats dont deux revendiqués par les talibans ont fait 51 morts à Kaboul, dans ce qui s’avère être le jour le plus meurtrier pour la capitale afghane depuis plus de trois ans.